La guerre, la Résistance et les fusées : Jean-Jacques Barré, ingénieur obstiné

24 Nov 2021

Ce texte est le fruit d’une recherche sur le fonds d’archive Jean-Jacques Barré, conservé au Cnes et dans une collection privée, réalisée dans le cadre de la résidence « chercheur associé » de l’Observatoire de l’Espace du Cnes.

Le second conflit mondial complique considérablement les tentatives de Jean-Jacques Barré pour concevoir un système crédible de propulsion. Ses archives révèlent, parfois de façon très allusive, une période marquée par les restrictions de la guerre, les enjeux de la Résistance et la poursuite d’un projet technique engagé dans les années 1930. Barré, malgré les obstacles, en dépit des échecs, continue de tout faire pour mener à bien ses expériences : achats de matériel, prospection de sites, calculs, lancements… il tente, obstinément, de poursuivre son projet. Ses notes, ses cahiers mettent au jour cette opiniâtreté à peine contrariée par la succession de revers qu’il connaît. Dans ce billet, nous proposons de saisir cette période singulière en suivant les tentatives de Barré pour faire advenir ses essais, alors qu’il est impliqué – par et avec ses supérieurs – dans la Résistance.

À partir des archives conservées par le CNES, nous présenterons d’abord son insertion dans une des structures créées après l’armistice (le Service Central des Marchés et de Surveillance des Approvisionnements) qui servait de couverture aux actions de la Résistance. Puis nous évoquerons les essais de lancements menés pendant la guerre. Enfin, nous suivrons Barré dans le camp de Dora, ouvert aux Alliés après la défaite allemande.

Un ingénieur dans la Résistance

Après la défaite de juin 1940, l’armée d’armistice, largement désarmée et dont les effectifs sont limités, voit certains services militaires français réorganisés en structures civiles. C’est le cas notamment du corps civil du Service des matériels, dont les personnels sont recrutés aussi bien dans l’Artillerie, la Cavalerie, et le Génie. Au sein de ce service, dont la direction centrale est installée près de Clermont-Ferrand, certaines activités servent de façade à des actions de résistance. C’est ainsi que le colonel Dubouloz « reconstituait clandestinement à Lyon la Section technique de l’Artillerie, baptisée pour la circonstance : “Service central des Marchés et de surveillance des approvisionnements”, dont il fut nommé directeur » . Le SCMSA participera à de nombreux « camouflages de matériels », pour soustraire du matériel militaire aux allemands, il passera également de faux marchés détournant ainsi de l’argent au profit de la Résistance. Barré intègre ce service en janvier 1941 et, immédiatement, présente à Dubouloz un rapport dans lequel il expose « ses idées sur l’avenir des fusées ». L’initiative de Barré est connue du colonel Arnaud et du lieutenant-colonel Gentil de la « Direction de l’Artillerie à Chamalières » qui réunissent quelques éléments de l’Armistice et servent activement la Résistance. L’ingénieur est épaulé par deux officiers (Derrier et Calas) et « un dessinateur d’études, M. Gautier ». L’équipe est peu nombreuse. Mais elle s’active. C’est ce dont témoigne le journal de Barré. En effet, dès son arrivée au SCMSA en janvier 1941, Barré note scrupuleusement dans des cahiers d’écolier le détail de son activité quotidienne.

Journal de Jean-Jacques Barré, janvier-décembre 1941, (c) Cnes, Fonds Barré

Les liens avec les fournisseurs de matière première y sont mentionnés fréquemment et témoignent de négociations incessantes. En 1941, Barré tente par exemple d’obtenir du gaz de la société Air Liquide. Il hésite entre passer par un « prête-nom » ou établir une « convention […] pour fourniture [de] gaz » . La seconde « solution » lui paraît « plus compliquée », car il devra nécessairement « mettre les Finances au courant – ce qu’il ne faut pas ! » .

On comprend que Barré est dans un entre-deux. Appartenant à un service administratif qui sert de base arrière aux actions de résistance, il doit mener son travail dans une grande discrétion. Il faut cacher les intentions, dissimuler les essais en cours. Ainsi, pour les bouteilles de gaz « le C[olonel Dubouloz] estime que le SCMSA peut les commander pour [des] essais auto » . Barré s’installe dans le clair-obscur d’une structure administrative apparemment anonyme, mais totalement vouée à la Résistance. Le journal de l’ingénieur témoigne des ruses pour tenter d’obtenir du matériel, mais il fait également remonter à la surface d’autres entreprises de Résistance, comprises à demi-mot. Toujours en 1941, leur d’une visite à Royat à la Direction des matériels, Barré demande à « l’Ingénieur Principal Guérin » du carburant. Mais il comprend qu’il a « [p]eu d’espoir d’avoir même 60 litres de gazoline » . L’Ingénieur Principal lui « glisse, en passant, qu’il a déjà reçu des demandes analogues, ce qui laisse supposer que la question intéresse d’autres personnes ? » .

Préparer des fusées suppose de faire venir des matériaux, de mobiliser des produits rares. L’intendance inhérente à ce type d’activité exige des supports apparemment légaux. Un mystérieux « Félix » lui suggère ainsi de créer une « S[ocié]té à responsabilité limitée » qui « serait moins suspecte », car « [n]on exempte d’impôts » . Il serait, dans le même temps, toujours possible de faire payer les « traites » en les faisant « avalis[er] par une grosse société » comme l’Aluminium Français, installé à Chambéry.

Faire des essais : Barré, Sisyphe infortuné

En juillet 1941, Barré reçoit l’autorisation ministérielle de lancer son étude – il s’agit officiellement de construire « vingt-deux “gazogénérateurs”, nom de code de l’engin » . Il se trouve que « l’étude des gazogènes était à l’ordre du jour » et n’attirait pas l’attention. De l’administration militaire, Barré obtient un crédit de 300.000F qui lui permet de lancer son projet de fusée à combustible liquide .

Les premiers essais sur le modèle que l’on nomme désormais EA-1941, dont le combustible est un mélange d’essence de pétrole et d’oxygène liquide, ont lieu loin de Lyon, « au camp du Larzac, le 15 novembre 1941 » .

Essai sur point fixe, Larzac, EA-1941,15 novembre 1941, (c) Cnes, Fonds Barré

Mais le test est un échec : « [l]a vanne pyrotechnique d’ouverture de la bouteille d’azote n’ayant pas fonctionné, l’engin éjecta d’abord sans pression » ; ensuite sous l’effet du réchauffement des liquides, « la pression augmenta et, après 42 secondes de combustion, l’appareil explosa » .

Essai sur point fixe, Larzac, EA-1941,15 novembre 1941, (c) Cnes, Fonds Barré

Barré tente de tirer quelques enseignements positifs de cette malheureuse tentative : comme « [l]a durée de combustion prévue était de 18 secondes » et que le dispositif a fonctionné « pendant 42 secondes », il s’agit d’ « un résultat encourageant quant à la réfrigération de la tuyère » . Les nouveaux tests, en mars 1942, ne sont pas davantage couronnés de succès .

De retour à Lyon, Barré organise « [u]n nouveau point fixe plus dégagé » en « banlieue », à Vancia.

Essais au point fixe, Vancia, EA-1941, 6 juillet 1942 (c) Cnes, Fonds Barré

Quatre essais sont tentés ; le « dernier », en septembre est jugé « particulièrement réussi » . Celui du 12 août 1942 avait également été « très réussi » : la « poussée enregistrée [est] de l’ordre de 600 kg » . Barré note dans son journal que « [t]ous les spectateurs [ont été] très saisis par la belle combustion obtenue […] » . Il est alors décidé de voir plus grand et de « procéder à des essais en vol » . Et le jour même, l’un des supérieurs de Barré, le Colonel Gentil propose que l’ingénieur parte « en reconnaissance en A[frique du] N[ord] début octobre, avec le C[olon]el Dardenne et un camarade » . Il ne s’agit plus seulement de mener des essais sur la combustion et la mise à feu, mais de tenter une expérience grandeur nature. On peut supposer qu’en cette période particulièrement tendue (la bataille de Stalingrad commence en septembre 1942), la discrétion est de mise pour faire des expérimentations aéronautiques. Il faut donc chercher des espaces lointains, à l’abri des regards. Barré avouera, quelques années plus tard que la « précipitation » à se rendre en Afrique du Nord était justifiée par le bruit et les illuminations produites par les flammes : « [c]’est ainsi qu’un certain retour de nuit, avec quelques 800 litres d’éther de pétrole à bord d’une camionnette dont le gazogène était sujet à de fréquents retours de flamme qui balayaient toute la largeur de la route et illuminaient la campagne lyonnaise, a laissé un profond souvenir à l’équipe qui supputait les risques relatifs, soit d’une magnifique explosion, soit de la rencontre d’une patrouille indiscrète tout aussi dangereuse » .

En octobre 1942, Barré, accompagné du colonel Dardenne et du capitaine Cals fait une « reconnaissance […]  à Béni-Ounif dans le Sud oranais » . Au retour, il faut organiser la logistique et le transport du matériel, rejoindre les ports de Marseille et de Toulon . L’expédition suppose de nombreuses précautions : d’abord la nature même de la mission impose de ne pas être découvert, ensuite les produits véhiculés sont particulièrement dangereux. Barré note dans son journal à la date du 25 octobre 1942 des « Consignes générales » assez strictes : « Tant qu’il ne sera pas entièrement déchargé, ne jamais abandonner le camion ; à tour de rôle coucher quelqu’un dans la cabine » . Les futurs essais s’annoncent comme plus ambitieux que ceux menés en métropole ; le Colonel Dubouloz a donné son « accord pour mettre sur pied un engin de plus gros calibre qui permettra [une] plus grosse charge utile, [une] plus grande portée, [une] construction plus facile et [la] possibilité d’y loger un système de téléguidage type Pakiewicz » .

Mais le 8 novembre 1942 les Alliés débarquent au Maroc et en Algérie. Dans son journal Barré note, interloqué : « Attaque Afrique du Nord. Envoi d’ordre ?! Marseille ? » . La chaîne logistique s’étire de Lyon à l’Afrique du Nord, alors qu’une opération militaire d’ampleur se déroule au Maghreb. La mission est annulée et il s’agit alors de récupérer le matériel, tout en continuant à se faire discret. Les éléments stockés « sur les quais de Marseille » sont mis à l’abris « dans un château des environs, à Mimet […] » . À la fin de l’année 1942, Barré récupère « une partie des colis [de] Marseille » .

Le 11 novembre 1942 la zone libre est occupée par les allemands, et le 27 novembre Hitler ordonne la démobilisation de l’armée d’Armistice. L’ensemble du Service des matériels est réorganisé, et peu à peu la situation se dégrade à Lyon, au point de devenir franchement critique en avril 1943. Barré note une « [p]erquisition à la Croix-Rousse » le 30 avril . Impossible, dans ces conditions, de reprendre les essais, d’autant que ses chefs, et principaux soutiens, de plus en plus impliqués dans la structuration des réseaux de Résistance, se font successivement arrêter . L’ingénieur, malgré son obstination, doit patienter.

Ce n’est qu’après la Libération que Barré reçoit « l’ordre de reprendre les essais » , par le Colonel, ingénieur et résistant, Henri Sabatier. Après quelques péripéties pour regrouper le matériel, le dispositif de lancement de la fusée EA-1941, propulsée à l’oxygène liquide, est totalement remonté et installé « à la Renardière, dans la presqu’île de Saint-Mandrier qui ferme la rade de Toulon » . Essuyant échec sur échec dans une période de rationnement des matières premières, Barré reste pugnace. Il recommence « des études sur un manodétenteur à pression pilote et divers dispositifs de régulateur de consommation » , multiplie les essais, transforme à la marge son modèle EA-1941, mais les résultats sont mitigés.

Malgré cela, les efforts et l’expertise de Barré sont reconnus à la fin de la guerre. Même si ses recherches sont loin d’être considérées comme centrales par les autorités militaires (et civiles), il est amené à jouer un (petit) rôle dans la course qui se joue à partir de 1944 pour la captation et le transfert des technologies allemandes d’armement. En effet, entre le 9 et le 17 mai 1945, le chimiste et résistant Henri Moureu organise une mission en Allemagne, à Ober-Raderach et Friedrischshafen, pour étudier une station expérimentale de contrôle et de réception des V2.

Photographie extraite du rapport de la mission Moureu « Sur la station expérimentale de contrôle et de réception des “V2” de Ober-Raderach », (c) Cnes, fonds Barré

Moureu, qui dirige le Laboratoire municipal de chimie de Paris depuis 1941, et qui a eu l’occasion d’analyser des V2 tombés au nord de Paris à l’été 1944, est un des meilleurs connaisseurs français de ces armes secrètes qui intéressent tant les Alliés. C’est donc un grand honneur pour Barré que de rejoindre cette mission, en tant qu’expert en matière de propulsion . La mission Moureu se déplace ensuite en Allemagne, avec Barré. Du 7 au 29 juin 1945, ils sont à Nordhausen, en zone d’occupation américaine, et font envoyer en France neuf wagons de pièces, autorisés par les américains, dont quatre V1 et des pièces de V2. Pendant cette deuxième mission, à partir 7 juin 1945, ils consacrent une semaine à la visite du camp de Dora-Mittelwerk, le camp de travail de triste mémoire où étaient fabriqués (en partie) et montés les V2 allemands.

Photographie extraites du rapport de la mission Moureu « Sur l’usine “Mittelwerk” de Dora et sur la fabrication des carénages de V2 » (c) Cnes, Fonds Barré

Photographies extraites du rapport de la mission Moureu « Sur l’usine “Mittelwerk” de Dora et sur la fabrication des carénages de V2 », J.J. Barré à gauche (c) Cnes, Fonds Barré

Plusieurs rapports sont produits par la mission Moureu, et classés secret défense, notamment concernant la fabrication des carénages de ces missiles . Le montage des engins ramenés d’Allemagne est confié à la SAGEM (Société pour l’application générale de l’électricité et de la mécanique), à Argenteuil, entreprise avec laquelle Barré est rapidement amené à travailler.

Dès le mois d’août 1945, un marché est conclu avec la SAGEM pour fabriquer un prototype de fusée, reproduisant le modèle développé précédemment par Barré mais en augmentant sa taille. Ce nouvel engin prendra le nom d’EA-1946, puis d’EOLE (pour Engin fonctionnant à l’Oxygène Liquide et à l’Ether de pétrole).

Suite à plusieurs échecs, l’éther de pétrole est finalement remplacé, dans une version Eole-1951, par de l’alcool éthylique plus ou moins hydraté, sur le modèle des mélanges utilisés par les allemands dans leurs V2. En novembre 1952, des essais en vol ont lieu dans le champ de tir d’Hammaguir, mais les Eole-1952 explosent peu de temps après leur lancement. Ce dernier échec marque la fin du programme Eole ainsi que les expérimentations de Barré sur les fusées auto-propulsées.

Jean-Jacques Barré a donc traversé la guerre avec son projet original de propulsion. Les aléas du conflit, la participation à la Résistance, la déshérence des administrations militaires après la défaite ne lui ont pas permis de mener ses travaux à bien. Mais il ne faudrait pas voir dans ces situations historiques la seule cause d’un échec technologique répété. Car après la guerre, Barré qui a intégré la Direction des Études et Fabrications d’Armement (DEFA) poursuit un temps ses essais sur le site du Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques (LRBA) . Sans plus de succès. C’est bien plutôt la marginalité des recherches de Barré et le peu de relais scientifiques dont il a pu bénéficier, qui peuvent expliquer, au moins en partie, la possibilité même d’une poursuite de tentatives ayant donné si peu de résultats positifs. On peut penser que dans la mesure où, le petit groupe de militaires et de techniciens qu’il animait constituait une dépense minime pour ses supérieurs, et qu’il restait possible que l’expérience Barré débouche, à moindre frais, sur une bonne surprise, il lui a été donné une certaine liberté dans ses travaux. Mais au lendemain de la guerre, lorsque les options technologiques de l’Allemagne sont mieux connues et que les fusées deviennent un enjeu politique, militaire et scientifique majeur, la voie Barré est rapidement une voie sans issue. Ce n’est donc probablement pas tant la guerre qui a freiné le programme de Barré qu’une série de choix et de déterminations géopolitiques au lendemain du conflit.

Volny Fages et Jérôme Lamy


[1] Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises sur les fusées à oxygène liquide, Paris, Imprimerie Nationale, 1961, p. 17. Les citations qui suivent sont tirées de la même page.

[2] Archives du CNES (ACNES), Fonds Barré (4/4), Journal de Barré, Cahier 1, janvier 1941 – 8 décembre 1931, p. 22.

[3] à [4] Ibidem.

[5] Ibidem, p. 30.

[6] Ibidem.

[7] Ibidem, p. 45.

[8] Ibidem.

[9] Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 19.

[10] Ibidem.

[11] ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, cahier 1, janvier 1941 – 8 décembre 1941, p. 54.

[12] Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 20.

[13] à [15] Ibiddem

[16] Ibidem, p. 21.

[17] Ibidem.

[18] ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, cahier 2, 9 décembre 1941 – 29 août 1942, p. 235.

[19] Ibidem.

[20] Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 21

[21] ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, cahier 2, 9 décembre 1941 – 29 août 1942, p. 235.

[22] Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 21.

[23] Ibidem, p. 22.

[24] ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, Cahier 3, 30 août 1942 – 26 février 1945, p. 264-266.

[25] Ibidem, p. 266.

[26] Ibidem, p. 272.

[27] Ibidem.

[28] Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 22.

[29] ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, Cahier 3, 30 août 1942 – 26 février 1945, p. 281.

[30] Ibidem, p. 283.

[31] Son chef direct, le Colonel Dubouloz, est arrêté en janvier 1944 par la Gestapo et incarcéré à la prison de Fresnes (d’où il est libéré par erreur en août 1944). Le Colonel Gentil, la tête pensante des activités de Résistance du SCMSA, à la Direction des matériels à Chamalières, est mis en « congé d’Armistice » au printemps 1943, à la suite de la réorganisation du service de mars 1943. En juillet 1943, Gentil s’engage plus activement encore dans la Résistance et occupe, sous le nom de « Dutrait », les fonctions de premier adjoint de Gorce-Franklin au sein du réseau « Gallia » qui est alors une des plus importantes organisations clandestines de renseignements. En avril 1944, il devient, sous le nom de « Desca », le chef du nouveau réseau « Darius-Nord », qui, pour la région de Paris, remplace désormais « Gallia ». Gentil est arrêté, quelques jours avant son départ pour Londres, à Paris, le 24 mai 1944. Il est emprisonné à Fresnes puis déporté en Allemagne par le dernier convoi parti de Paris le 15 août 1944. Après avoir passé quelques semaines en transit au camp de Buchenwald, il est transféré au camp de Dora, où il meurt le 8 avril 1945, trois jours avant la libération du camp.

[32] Ibidem, p. 285. Lyon est évacué par les allemands le 2 septembre 1944 et l’ordre de reprise des essais est donné à Barré le 11 septembre.

[33] Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 22

[34] http://eurospace.online.fr/ea_1941.html et Jacques Villain, Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l’astronautique, SEP, 1993.

[35] Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 26.

[36] Barré est le seul membre de la mission Moureu appartenant à la Section technique de l’Artillerie (S.T.A.). 

[37] ACNES, Fonds Barré, Carton Barré/Heidemann, Rapport « Sur l’usine “Mittelwerk” de Dora et sur la fabrication des carénages des V2 ».

[38] Marc Gilli, Hervé Moulin, « Les origines des fusées-sondes », inLes débuts de la recherche spatiale française. Au temps des fusées-sondes, Paris, Éditions Édite, IFHS, 2007, p. 26.

Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises sur les fusées à oxygène liquide, Paris, Imprimerie Nationale, 1961, p. 17. Les citations qui suivent sont tirées de la même page.
Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises sur les fusées à oxygène liquide, Paris, Imprimerie Nationale, 1961, p. 17. Les citations qui suivent sont tirées de la même page.
Ibidem.
Ibidem.
Ibidem p.30.
Ibidem.
Ibidem p.45.
Ibidem.
Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 19.
Ibidem.
ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, cahier 1, janvier 1941 – 8 décembre 1941, p. 54.
Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 20.
Ibidem.
Ibidem.
Ibidem.
Ibidem, p.21.
Ibidem.
ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, cahier 2, 9 décembre 1941 – 29 août 1942, p. 235.
Ibidem.
Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 21.
ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, cahier 2, 9 décembre 1941 – 29 août 1942, p. 235.
Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 21.
Ibidem, p.22.
ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, Cahier 3, 30 août 1942 – 26 février 1945, p. 264-266.
Ibidem, p.266.
Ibidem, p.272.
Ibidem.
Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 22.
ACNES, Fonds Barré, 4/4, Journal de Barré, Cahier 3, 30 août 1942 – 26 février 1945, p. 281.
Ibidem, p.283.
Son chef direct, le Colonel Dubouloz, est arrêté en janvier 1944 par la Gestapo et incarcéré à la prison de Fresnes (d’où il est libéré par erreur en août 1944). Le Colonel Gentil, la tête pensante des activités de Résistance du SCMSA, à la Direction des matériels à Chamalières, est mis en « congé d’Armistice » au printemps 1943, à la suite de la réorganisation du service de mars 1943. En juillet 1943, Gentil s’engage plus activement encore dans la Résistance et occupe, sous le nom de « Dutrait », les fonctions de premier adjoint de Gorce-Franklin au sein du réseau « Gallia » qui est alors une des plus importantes organisations clandestines de renseignements. En avril 1944, il devient, sous le nom de « Desca », le chef du nouveau réseau « Darius-Nord », qui, pour la région de Paris, remplace désormais « Gallia ». Gentil est arrêté, quelques jours avant son départ pour Londres, à Paris, le 24 mai 1944. Il est emprisonné à Fresnes puis déporté en Allemagne par le dernier convoi parti de Paris le 15 août 1944. Après avoir passé quelques semaines en transit au camp de Buchenwald, il est transféré au camp de Dora, où il meurt le 8 avril 1945, trois jours avant la libération du camp.
Ibidem, p. 285. Lyon est évacué par les allemands le 2 septembre 1944 et l’ordre de reprise des essais est donné à Barré le 11 septembre.
Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 22.
http://eurospace.online.fr/ea_1941.html et Jacques Villain, Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l’astronautique, SEP, 1993.
Jean-Jacques Barré, Historique des études françaises…, op cit., p. 26.
Barré est le seul membre de la mission Moureu appartenant à la Section technique de l’Artillerie (S.T.A.).
ACNES, Fonds Barré, Carton Barré/Heidemann, Rapport « Sur l’usine “Mittelwerk” de Dora et sur la fabrication des carénages des V2 ».
Marc Gilli, Hervé Moulin, « Les origines des fusées-sondes », in Les débuts de la recherche spatiale française. Au temps des fusées-sondes, Paris, Éditions Édite, IFHS, 2007, p. 26.