Jean-Jacques Barré et la tradition de l’invention

19 Mar 2021

Ce texte est le fruit d’une recherche sur le fonds d’archive Jean-Jacques Barré, conservé au Cnes et dans une collection privée, réalisée dans le cadre de la résidence « chercheur associé » de l’Observatoire de l’Espace du Cnes.

Jean-Jacques Barré et Robert Esnault-Pelterie, collection particulière

Né en 1901 dans une famille aisée – son père est un médecin habitant le 16e arrondissement de Paris – Jean-Jacques Barré est polytechnicien (promotion 1922), ancien élève de l’École d’Artillerie. Ingénieur militaire, il s’intéresse dans l’entre-deux guerres et pendant le second conflit mondial au développement de projectiles (ou « engins ») « auto-propulsés ». Ses archives personnelles permettent de reconstituer non seulement quelques aspects de sa trajectoire, mais également quelques éléments de la configuration institutionnelle, scientifique et technique dans laquelle il a évolué et à laquelle il a contribué. Quelles étaient les ressources et les conditions pour travailler sur la propulsion ? Comment se structuraient les débats autour de l’exploration spatiale ? Dans quels cadres institutionnels s’ordonnaient les recherches nouvelles sur l’ingénierie des fusées au cours des années 1930 et 1940. 

Pour comprendre le positionnement particulier de Jean-Jacques Barré, il convient de ressaisir son travail auprès de Robert Esnault-Pelterie (REP), inventeur, ingénieur civil, pilote et constructeur d’avions. Parallèlement à sa formation d’artilleur, Barré s’intéresse très tôt à l’astronomie ainsi qu’à l’aviation. Dès son passage par l’école Polytechnique, comme en témoigne son album de promotion dédicacé par ses camarades, il se construit à la fois une réputation « d’astronome » et de « zélé chef de pièce [d’artillerie] », et partage son rêve de devenir aviateur . Astronome amateur, il livre notamment en 1923 un petit article consacré à la « construction de miroirs paraboliques » pour la revue de popularisation L’astronomie. Suite à une conférence prononcée par Robert Esnault-Pelterie à la Société Astronomique de France en 1927, Barré contacte ce dernier et intègre, de façon d’abord informelle, « utilis[ant] ses moments perdus »  , une équipe restreinte autour des projets de Robert Esnault-Pelterie alors qu’il n’en est encore que lieutenant .  

Dans l’équipe d’Esnault-Pelterie, une socialisation à l’invention d’inventeur

Robert Esnault-Pelterie a tenté, dès le début du 20e siècle, de développer des technologies pour l’aéronautique naissante. Il a ainsi essayé de « répéter les expériences des Wright avec un planeur biplan […] » ; puis « [e]n 1907, il réalise son premier aéroplane après en avoir fait l’étude aérodynamique » et le dote d’« un des tout premiers moteurs d’aviation à refroidissement par air […] » . Surtout, à la même époque, Esnault-Pelterie dépose des brevets à propos de leviers de commande (le « manche à balais ») pour les pilotes d’avion . L’ingénieur se situe dans la tradition des inventeurs, capables de proposer des dispositifs innovants pour l’industrie, les transports, les techniques militaires et les armes. Ce répertoire de recherche est suivi (davantage qu’encadré) par l’administration publique. Gabriel Galvez-Behar a montré comment, durant le premier conflit mondial, l’État et l’Armée lançaient des appels à l’inventivité des citoyens pour améliorer l’ingénierie de guerre disponible . Il ne s’agit nullement de planifier un processus collectif de recherche et de mise au point ; l’enjeu est plutôt de favoriser l’éclosion de techniques prometteuses, sans investissement lourd. Si l’invention s’avère déterminante, elle est ensuite intégrée au corps des connaissances et des technologies propres à l’Armée . Même si la fortune de sa famille lui permet de s’engager dans la fabrication industrielle de ses inventions, Esnault-Pelterie se situe précisément dans ce régime d’invention, périphérique aux structures publiques de recherche, mais pas complètement étranger à leur intérêt potentiel. Incarnant une figure d’inventeur dans le secteur de l’aéronautique, il siège ainsi, par exemple, en 1928 au jury d’un concours pour la création d’un « hydroaéroplane » .

À partir de la fin des années 1920, un thème connexe à l’aéronautique anime Esnault-Pelterie : les voyages dans l’espace. Il se démultiplie, dans la presse et les cercles savants, pour défendre la possibilité d’un tel transport intersidéral. En 1927, l’ingénieur et industriel se présente devant l’Assemblée Générale de la Société astronomique de France, « dans l’Amphithéâtre Richelieu, à la Sorbonne » pour livrer une conférence à propos de « L’Exploration par fusées de la très haute atmosphère et l’avenir des communications interplanétaires » . Esnault-Pelterie s’efforce de populariser cette thématique, tout en participant activement aux premières réalisations de fusées. Le Miroir des Sports consacre ainsi un article, en 1928, aux « savants français [qui] songent sérieusement à organiser un voyage vers la Lune, à bord d’une fusée à réaction ». Esnault-Pelterie y est présenté comme l’un de ceux qui veulent élaborer « une fusée à réaction, mue par une énergie intra-atomique […] » . Il fonde même, aux côtés du banquier André-Louis Hirsch, un « prix “astronautique” […] pour les voyages interplanétaires » . Et jusqu’au début des années 1930, l’ingénieur s’efforce de faire émerger la question des fusées, aussi bien dans la presse qu’auprès des pouvoirs publics. Science Monde le présente, en 1934, comme une sommité dans ce domaine : « M. Esnault Pelterie a en réalité derrière lui un long passé de travaux scientifiques les plus divers et les plus remarquables dans l’aérodynamique expérimentale, la construction des avions, les essais des matériaux. Mais depuis 1927, date d’une remarquable conférence à la Société Astronomique, il est devenu, pour les amateurs de science, homme de l’Astronautique. […] Actuellement […], les travaux de M. Esnault-Pelterie constituent un répertoire unique de données numériques et de calculs précis relatifs aux problèmes mécaniques, physico-chimiques et physiologiques que soulève « la navigation interplanétaire par wagon-fusée » .

Savoirs périphériques aux intérêts premiers de l’État, l’aéronautique et l’astronautique en gestation ne sont pas totalement délaissées. Esnault-Pelterie dispose ainsi de quelques maigres subsides pour faire avancer ses idées. C’est dans ce cadre qu’il croise Jean-Jacques Barré. Une note rédigée par Esnault-Pelterie, datée de novembre 1930, accompagnant son « Rapport sur l’état de l’étude des fusées », permet de comprendre la façon dont l’ingénieur civil envisage son travail. Dans un contexte de tension extrême avec l’Allemagne et de concurrence en matière de technologies d’armement, il assure s’être rendu compte « que les fusées offraient des possibilités de bombardement à longue distance insoupçonnées jusqu’alors ». Il a certes pu disposer d’un « Comité de premier ordre », désireux de construire « une fusée météorologique montant à 100 km », mais celui-ci n’a pas encore pu s’engager « dans la voie des réalisations » . La « fusée météorologique » est ainsi vue comme ayant à la fois un « intérêt immédiat » pour les météorologistes et pour l’aviation, et une utilité pour « préparer les voies ultérieures » (vers le bombardement à longue portée).

Le régime politique de l’invention – en bordure des institutions – suppose d’être constamment capable de produire des résultats probants pour obtenir de réels moyens d’investigation savante. Esnault-Pelterie se montre donc rapidement intéressé lorsque le jeune polytechnicien Barré le contacte en 1927. Et une correspondance savante entre les deux hommes s’établit, à mi-chemin entre une relation de collaboration et celle qu’entretiendrait un pygmalion scientifique avec son disciple . Barré apprend à être inventeur à la manière de REP : laisser libre cours à son imagination dans la formulation d’hypothèses tout en s’interrogeant fréquemment sur leur mise en application pratique ; accepter des délais considérables – imposés par le manque structurel de moyens – entre les « spéculations » et les essais ; s’émanciper des hiérarchies rigides de l’armée et du monde académique. Souvent Esnault-Pelterie utilise Barré à des besognes savantes peu valorisantes (vérification de calculs, correction d’épreuves de ses livres et articles, calculs approchés de trigonométrie…), et il fait parfois montre de peu de scrupules lorsqu’il signe de son seul nom des articles co-écrits et résultant de recherches communes. Mais la correspondance entre les deux hommes qui a été conservée, essentiellement concentrée sur la période 1929-1932, témoigne également d’un enthousiasme partagé pour les questions de thermodynamique et de mécanique des fluides, dans une relation parfois pleinement égalitaire. Le jeune lieutenant, polytechnicien encore bien peu expérimenté et frais moulu de son École d’artillerie, et l’industriel-inventeur, dans la force de l’âge et au faîte de sa gloire, partagent ainsi, parfois plusieurs fois par semaine, des lectures scientifiques, des calculs faits par d’autres savants (français et étrangers) qu’ils vérifient et corrigent, développent des calculs originaux, reproduisent des abaques, discutent des lois de physique. Ils se constituent ainsi une culture commune de l’invention, en périphérie des institutions militaires et scientifiques, dans l’enthousiasme et à la limite de l’anachronisme .

L’espace incertain de la recherche sur les fusées

Cette collaboration entre Barré et Esnault-Pelterie atteint son apogée en septembre 1931 lorsque REP obtient que l’ingénieur-artilleur soit détaché dans son « Laboratoire ». A cette époque, le « laboratoire » de REP, à Boulogne-sur-Seine, s’apparente davantage à un « Bureau d’Études », les financements alloués par l’Armée (Ministères de la Guerre, de l’Air, et de la Marine) ne permettant l’emploi, en tout et pour tout, que de cinq personnes . Ayant investi une part de sa fortune personnelle dans l’équipement de son laboratoire, Esnault-Pelterie justifie en partie sa demande de détachement de Barré par la sous-exploitation de ses installations, déplorant que son « laboratoire représente au total une valeur d’au moins un million qui demeure inutilisée » . Faute d’ouvrier pour manipuler les machines, les expérimentations sont quasiment impossibles, et particulièrement dangereuses. Ainsi, en octobre 1931, lors d’une expérience sur un moteur de fusée, Esnault-Pelterie est blessé dans un accident et se fait amputer quatre doigts. Même si REP obtient alors rapidement quelques subsides de l’Armée afin d’employer un ouvrier, le « Bureau d’études » ne passe pas encore activement au stade des expérimentations et le détachement de Barré est essentiellement employé à « l’analyse mathématiques [de] nombreux problèmes » . Appliquant les connaissances acquises « à l’École », Barré met en œuvre le « programme technique » et le « programme de documentation » que REP a prévu pour lui .

Barré ne reste qu’un an en détachement chez REP. Et même si les deux hommes semblent avoir apprécié leur collaboration, et malgré le peu d’enthousiasme d’une administration militaire qui peine à admettre que « l’étude des fusées puisse absorber l’activité d’un officier » , ce départ ne paraît pas contraint. L’« intérêt » (en termes de carrière) du jeune homme est ainsi souvent mentionné dans leur correspondance, soulignant, en creux, le caractère marginal du laboratoire d’Esnault-Pelterie, vis-à-vis de l’institution militaire . Outre les difficultés statutaires handicapant potentiellement la carrière du fonctionnaire , de multiples indices témoignent du positionnement épistémologiquement, économiquement, et hiérarchiquement incertain du laboratoire de REP. Par exemple, dans la lettre officialisant le détachement de Barré, en août 1931, il n’est pas fait mention du « laboratoire » mais bien de la qualité d’« inventeur » d’Esnault-Pelterie . Autre indice, lorsque Barré quitte le laboratoire de REP, probablement frustré du peu d’expériences effectivement réalisées sur des moteurs durant son année de détachement, il se permet quelques conseils :

« Au moment de quitter ce Laboratoire, je tiens à vous exprimer combien l’année que je viens d’y passer m’a été agréable et profitable, tant par l’intérêt passionnant des recherches que vous y poursuivez que par vos affectueux conseils si utiles à mon inexpérience. […] je sais maintenant combien on perd de temps à vouloir « bricoler » et que toute expérimentation digne de ce nom exige un appareillage mécanique qui rende les mesures aisées et sûres. […]. Aussi […] me permettrais-je de renouveler ma mise en garde […] ; dînant l’autre soir avec T., il m’apprit qu’un officier de l’État-Major du Général WEYGAND était allé à Versailles ; ils y conclurent qu’il fallait doubler, voire tripler votre subvention mais, en retour, exiger de vous des résultats tangibles et exploitables dans les trois ans, (Tout ceci est, bien entendu, strictement confidentiel). Aussi je crois qu’en ce moment vous ne devriez avoir qu’un but, qu’une pensée : Inspirer confiance à ces profanes en réalisant le plus tôt possible des expériences, même ultra-simples, à la pression atmosphérique, mais enfin qu’ils voient du feu (au propre !) et qu’ils entendent du bruit ; c’est peut-être idiot, mais c’est sûrement très humain. C’est pourquoi je trouve qu’actuellement vous devriez vous contenter de moyens simples, mais sûrs et sans alea […]. […] encore une fois, ce qu’il faut avant tout, ce sont des résultats sensibles, tangibles…si grossiers soient-ils ! Je pense donc que vous devriez concentrer toutes vos maigres ressources actuelles vers ce but très modeste et remettre à après les grands perfectionnements que vous envisagez […]

ACNES, FB, 2/2, Lettre de Jean-Jacques Barré à Robert Esnault-Pelterie, 9 septembre 1932.

Outre le perfectionnisme d’Esnault-Pelterie, probablement handicapant dans le développement de ses innovations , cet extrait de lettre laisse entrevoir des relations tendues entre l’inventeur et l’administration militaire française. En marge des structures de recherche de l’Armée, REP est à la fois soumis à une pénurie de moyens et à des injonctions constantes à produire des preuves tangibles de l’avancée de ses recherches (« qu’ils voient du feu (au propre !) »). Le ministère de la Guerre, ne souhaitant pas investir massivement dans les expérimentations relatives aux « obus-fusées » (contrairement à ce que font les allemands à la même époque) distribue les subventions avec parcimonie. Cela incite l’industriel à investir ses fonds propres tout en gardant la main sur ses éventuelles inventions. L’existence même de cette recherche périphérique est ainsi tout à fait précaire, au point que lorsqu’en 1934 Esnault-Pelterie propose à Barré de revenir travailler avec lui, il mentionne l’éventualité (potentiellement préjudiciable à la carrière du jeune officier) « où, pour une cause quelconque, (ses) travaux viendraient à être arrêtés » .

Pour des raisons qu’il n’explicite pas clairement, Barré décide donc de quitter l’équipe d’Esnault-Pelterie en septembre 1932 et refuse poliment d’y revenir lorsque celui-ci le recontacte deux ans plus tard. De retour à un service normal au sein de son corps d’origine, Barré continue à s’efforcer de développer des recherches sur les fusées et sur l’auto-propulsion. Mais sa stratégie consiste désormais à assumer une position de chercheur, certes marginal, mais à l’intérieur de l’institution militaire. En 1935, il est ainsi « autorisé à entreprendre, hors de son service courant, des essais sur des propergols à base de peroxyde d’azote » , toujours dans la perspective de développement d’obus-fusées. Tout en restant étroitement lié à Esnault-Pelterie et aux travaux que ce dernier parvient à réaliser dans son laboratoire , Barré multiplie les rapports, les demandes de financement, et parvient à réaliser des essais en point fixe (décevants pour la plupart, en 1937 et 1938). Il amorce ainsi, au sein de l’Armée, une voie d’innovation originale.

Les travaux de Barré, comme ceux d’Esnault-Pelterie et de quelques autres, resteront périphériques, peinant à trouver des financements. Il faudra attendre le déclanchement de la seconde guerre mondiale pour que l’État-Major français prenne au sérieux ces recherches, comme en témoigne la lettre du général Perrier, directeur de la section technique de l’artillerie, au général de division, inspecteur des Études et expériences techniques de l’Armée de Terre, le 9 février 1940 :

« Au début, le Comité d’Études et d’Expériences Physiques en avait été saisi [du problème des obus-fusées], puis la question avait été donnée au Laboratoire Central des Fabrications d’Armement ; elle doit être reprise actuellement par le Service Central des Recherches et Études.
D’après des renseignements simplement officieux que j’ai pu avoir, plusieurs solutions sont à l’Étude. M. ESNAULT PELTERIE d’une part, l’Ingénieur Général DESMAZIERES d’autre part, enfin M. DAMBLANC ingénieur, sans compter le Capitaine BARRE lui-même qui a rédigé les notes susvisées, travaillent ce problème et ont fait quelques expérimentations préliminaires.
Il y aurait, à mon avis, intérêt à faire le point exact de la question et à examiner si un stade de réalisation d’un des dispositifs étudiés ne peut actuellement être atteint. Avant tout, il y aurait lieu de faire examiner les caractéristiques du problème, non seulement par les ingénieurs chargés de l’étude, mais également par les utilisateurs éventuels. » ACNES, FB, 2/2

Mais les « utilisateurs éventuels » se manifestent trop tard et l’armistice de juin 1940 renvoie Barré et ses travaux dans les marges : celles de la Résistance.

Volny Fages et Jérôme Lamy


[1] Archives du CNES (ACNES), Fonds Barré (FB),1/4, Extrait des minutes des actes de naissance, Ville de Paris, Mairie du XVIe arrondissement.

[2] ACNES, FB, 2/2, Album de la 129e promotion de l’école Polytechnique. La dédicace de son camarade Armanet est « A l’astronome et au zélé chef de pièce », celle Lhermitte commence par « Futur aviateur, je te souhaite d’aller là-haut ».

[3] Jean-Jacques Barré, « Construction de miroirs paraboliques », L’Astronomie, 37e année, n° 5, mai 1923, p. 223-224.

[4] ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Rapport sur l’état de l’étude des fusées, avril 1931, p. 21.

[5] ACNES, FB,1/2, Robert Esnault-Pelterie, Note, Novembre 1930.

[6] Georges Houard (avec la collaboration de Marcel Aufrère), « Robert Esnault-Pleterie », Les Ailes, n° 1660, 21 décembre 1957, p. 3.

[7] Charles Weismann, « Un grand conflit industriel », L’Aérophile, 28e année, n° 15-16, 1er – 15 août 1920, p. 251.

[8] Gabriel Galvez-Béhar, La République des inventeurs. Propriété et organisation de l’innovation en France (1791-1922), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.

[9] Anne Orset, « L’affaire Turpin. Phénoménologie de la découverte scientifique dans Face au Drapeau de Jules Verne et Paris d’Emile Zola », in Azélie Fayolle et Yohann Ringuedé (dir.), La découverte scientifique dans les arts, LISAA éditeur, 2018, p. 131-150.

[10] Voir la publicité dans : Arnould Galopin, Les aventures d’un apprenti parisien : le tour du monde en hydroaéroplane, n° 35, 1928, p. 34.

[11] Émile Touchet, « Assemblée générale annuelle de la Société astronomique de France », L’Astronomie, 41e année, juillet 1927, p. 319-320.

[13] Gabriel Hanot, « Les savants songent sérieusement à organiser un voyage vers la Lune, à bord d’une fusée à réaction », Le Miroir des Sports, 18e année, Nouvelle série n° 412, 7 février 1928, p. 82.

[14] Henri de Varigny, « prix “astronautique” Esnault-Pelterie pour les voyages interplanétaires », Je Sais Tout. La Grande Revue de Vulgarisation Scientifique, n° 269, mai 1928 p. 120.

[15] Pierre Devaux, « Fusées de guerre, fusée interplanétaire », Science Monde, n° 165, 12 juillet 1934, p. 452.

[16] ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Note, novembre 1930 (les citations qui suivent sont tirées de la même note).

[17] ACNES, FB, 1/2, Lettre de Robert Esnault-Pelterie au Contrôleur général Guinand, 6 avril 1934. 

[18] ACNES, FB, 1/2.

[20] ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Note pour M. le Ministre de la Guerre, 24 octobre 1932.

[21] ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Rapport sur l’état de l’étude des fusées, avril 1931, p. 21.

[22] ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Note pour M. le Ministre de la Guerre, 24 octobre 1932, p. 3.

[23] ACNES, FB, 2/2, Lettre de Robert Esnault-Pelterie au général Ferrié, 30 août 1931.

[24] Jacques Villain, Jean-Jacques Barré, pionnier français des fusées et de l’astronautique, Centre d’Essais de la Méditerranée, 1995, p. 4.

[15] ACNES, FB, 2/2, Lettre de Robert Esnault-Pelterie à Jean-Jacques Barré, 19 septembre 1932.

[27] ACNES, FB, 2/2, Lettre du directeur général de l’Artillerie (pour le ministre de la Guerre) au Général Inspecteur général des études et expériences techniques de l’Artillerie, 21 août 1931.

[28] ACNES, FB, 2/2, Lettre de Jean-Jacques Barré à Robert Esnault-Pelterie, 9 septembre 1932.

[29] Félix Torres et Jacques Villain, Robert Esnault-Pelterie : du ciel aux étoiles, un génie solitaire, Bordeaux, Éditions Confluences, 2007.

[30] ACNES, FB, 1/2, Lettre de Robert Esnault-Pelterie à Jean-Jacques Barré, 6 mars 1934.

[31] Cité dans Jacques Villain, Jean-Jacques Barré, pionnier français des fusées et de l’astronautique, Centre d’Essais de la Méditerranée, 1995, p. 4.

[33] ACNES, FB, 2/2. 

Archives du CNES (ACNES), Fonds Barré (FB),1/4, Extrait des minutes des actes de naissance, Ville de Paris, Mairie du XVIe arrondissement.
ACNES, FB, 2/2, Album de la 129e promotion de l’école Polytechnique. La dédicace de son camarade Armanet est « A l’astronome et au zélé chef de pièce », celle Lhermitte commence par « Futur aviateur, je te souhaite d’aller là-haut ».
Jean-Jacques Barré, « Construction de miroirs paraboliques », L’Astronomie, 37e année, n° 5, mai 1923, p. 223-224.
ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Rapport sur l’état de l’étude des fusées, avril 1931, p. 21.
ACNES, FB,1/2, Robert Esnault-Pelterie, Note, Novembre 1930.
Georges Houard (avec la collaboration de Marcel Aufrère), « Robert Esnault-Pleterie », Les Ailes, n° 1660, 21 décembre 1957, p. 3.
Charles Weismann, « Un grand conflit industriel », L’Aérophile, 28e année, n° 15-16, 1er – 15 août 1920, p. 251.
Gabriel Galvez-Béhar, La République des inventeurs. Propriété et organisation de l’innovation en France (1791-1922), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.
C’est le cas par exemple de la mélinite, explosif mis au point par l’inventeur Eugène Turpin et massivement utilisé durant la première guerre mondiale (voir Anne Orset, « L’affaire Turpin. Phénoménologie de la découverte scientifique dans Face au Drapeau de Jules Verne et Paris d’Emile Zola », in Azélie Fayolle et Yohann Ringuedé (dir.), La découverte scientifique dans les arts, LISAA éditeur, 2018, p. 131-150.
Voir la publicité dans : Arnould Galopin, Les aventures d’un apprenti parisien : le tour du monde en hydroaéroplane, n° 35, 1928, p. 34.
Émile Touchet, « Assemblée générale annuelle de la Société astronomique de France », L’Astronomie, 41e année, juillet 1927, p. 319.
Ibidem, p. 320.
Gabriel Hanot, « Les savants songent sérieusement à organiser un voyage vers la Lune, à bord d’une fusée à réaction », Le Miroir des Sports, 18e année, Nouvelle série n° 412, 7 février 1928, p. 82.
Henri de Varigny, « prix “astronautique” Esnault-Pelterie pour les voyages interplanétaires », Je Sais Tout. La Grande Revue de Vulgarisation Scientifique, n° 269, mai 1928 p. 120.
Pierre Devaux, « Fusées de guerre, fusée interplanétaire », Science Monde, n° 165, 12 juillet 1934, p. 452.
ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Note, novembre 1930 (les citations qui suivent sont tirées de la même note).
Cherchant à remplacer Barré, suite à son départ en 1932, REP énumère les caractéristiques que le remplaçant du jeune artilleur devrait remplir, offrant ainsi indirectement une description des caractéristiques de Barré ayant permis, selon lui, leur cordiale collaboration : « Je pense donc qu’il serait désirable que vous désigniez un autre officier pour collaborer avec moi et vous signale que, pour la réalisation du meilleur rendement, c’est-à-dire pour que cet officier me complète au mieux, il devrait remplir les conditions suivantes :

1°- être bon mathématicien ;

2°- avoir des connaissances suffisantes en Balistique extérieure ;

3°- être assez jeune pour que j’aie une action sur son esprit et puisse lui faire comprendre que, si la pratique est impuissante sans la théorie, la théorie n’est pas moins impuissante sans la pratique et que, de celle-ci, j’ai maintenant près de trente-cinq ans derrière moi. » (ACNES, FB, 1/2, Lettre de Robert Esnault-Pelterie au Contrôleur général Guinand, 6 avril 1934).

En 1957, Barré assume ce terme de « spéculation » dans le titre de la conférence qu’il présente à un colloque sur « L’évolution conjointe de la mécanique, de l’électronique et des techniques nucléaires », ACNES, FB, 1/2.
Par anachronisme, nous suggérons ici que cette culture pratique de l’invention portée par des inventeurs individuels et entrepreneurs, dont Esnault-Pelterie est un symbole dans le domaine de l’aviation, est en fort déclin durant l’entre-deux-guerres.
En 1931, le « Bureau d’études » de REP est composé du Lieutenant Barré, de M. Savalle (diplômé des Arts et Métiers), d’un dessinateur et d’une « dactylographe-secrétaire » (dont nous ne savons pas les noms (ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Note pour M. le Ministre de la Guerre, 24 octobre 1932).
ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Rapport sur l’état de l’étude des fusées, avril 1931, p. 21.
ACNES, FB, 1/2, Robert Esnault-Pelterie, Note pour M. le Ministre de la Guerre, 24 octobre 1932, p. 3.
ACNES, FB, 2/2, Lettre de Robert Esnault-Pelterie au général Ferrié, 30 août 1931.
Jacques Villain, Jean-Jacques Barré, pionnier français des fusées et de l’astronautique, Centre d’Essais de la Méditerranée, 1995, p. 4.
ACNES, FB, 2/2, Lettre de Robert Esnault-Pelterie à Jean-Jacques Barré, 19 septembre 1932.
Il est par exemple impossible pour Barré de passer capitaine s’il est en détachement.
M. Barré est « affecté à la section technique de l’Artillerie et détaché auprès de M. Esnault-Pelterie en vue de participer aux travaux de cet inventeur », ACNES, FB, 2/2, Lettre du directeur général de l’Artillerie (pour le ministre de la Guerre) au Général Inspecteur général des études et expériences techniques de l’Artillerie, 21 août 1931 (nous soulignons).
ACNES, FB, 2/2, Lettre de Jean-Jacques Barré à Robert Esnault-Pelterie, 9 septembre 1932.
Félix Torres et Jacques Villain, Robert Esnault-Pelterie : du ciel aux étoiles, un génie solitaire, Bordeaux, Éditions Confluences, 2007.
ACNES, FB, 1/2, Lettre de Robert Esnault-Pelterie à Jean-Jacques Barré, 6 mars 1934.
Cité dans Jacques Villain, Jean-Jacques Barré, pionnier français des fusées et de l’astronautique, Centre d’Essais de la Méditerranée, 1995, p. 4.
En 1936, Esnault-Pelterie réussit le premier essai en point fixe d’un moteur de fusée, à la base de Satory.
ACNES, FB, 2/2.